Pourquoi un projet de naissance ?
Avec un nouveau lutin en formation, sont arrivées les grandes questions de toujours... et l'accouchement ? Je ne voulais pas revivre le même accouchement que pour mon farfadet. Pour bien comprendre cela, il faut le revivre.
alors petit retour vers le passé de 2 ans:
Le jour J (théorique bien sur), mon futur farfadet est toujours bien au chaud dans mon utérus et il est bien décidé à ne pas rendre sa location même si le bail a expiré. Moi, je sens qu'il est bien là ou il est et que ce n'est pas encore pour maintenant. Les jours passent et je continue à m'occuper afin de ne pas trouver le temps trop long.
J+1, rien, monitoring d'une heure : une contraction non douloureuse pendant tout ce temps, ce n'est pas avec ça que le travail va se mettre en route.
J+2, toujours rien,
J+3, rien, monitoring et toucher vaginal : col effacé mais toujours fermé. Rien à faire ce n'est pas encore pour maintenant (et dire qu'on m'a arreté à la 2° échographie parce que bébé voulait sortir). Le rdv est pris pour le déclenchement à J+5 si bébé ne vient pas tout seul.
J+4, toujours rien et je sens bien que ca ne travaille pas. Le soir, je rentre à la maternité. Repas léger, la sage-femme passe pour m'expliquer comment le déclenchement va se passer.
J+5, la sage-femme vient me chercher après ma douche pour la grande aventure. Toucher vaginal et pose du gel (7h du matin), s'en suit 2h de monitoring avant qu'on ne me libère. Les contractions arrivent tout de suite après la pose du gel, je gère pas mal pour le moment. Je me promène dès que je le peux pour faire avancer le travail. A 11h du matin (4h après la pose du gel) j'ai vraiment mal, j'appelle l'équipe qui m'emmène en salle de travail, je ne suis qu'à 3, ils appellent donc l'anesthésiste. Je pense en avoir pour encore 6 h (et oui, on nous apprend que pour un premier le travail dure environ 12 h) et je ne me vois pas tenir comme ça jusqu'au bout donc j'accepte. La péridurale est posée et je me sens enfin bien.... trop bien ! Ben oui, je ne sens plus mes contractions. 30 min après je suis à dilatation complète et on commence les poussées. Sauf que la péridurale est trop forte, je n'arrive pas à pousser. En plus, c'est la sage-femme qui le dit quand j'ai des contractions, c'est le monde à l'envers. Bref, les poussées sont inefficaces (étonnant, n'est-ce-pas ??? je ne me sens même pas pousser), la sage-femme qui m'appuie sur le ventre n'aide en rien du tout. On appelle donc le gynécologue qui arrive avec la ventouse... puis épisiotomie... et mon farfadet arrive. Sur le moment, je suis contente car mon bébé à l'air d'aller bien. Il part pour les premiers soins et c'est là ça vire à l'horreur. On me le ramène en couveuse pour "que je le vois avant qu'il ne monte en néonatologie". Quoi ??? Et bien oui, mon petit bébé tout neuf, tout rose, qui criait il y a encore un instant part pour être mis sous oxygène car il a trop souffert lors de l'accouchement. Mon sorcier d'homme, tout nouveau papa, suit la chair de sa chair et je me retrouve toute seule avec mes doutes, mes peurs et mes larmes. Comment va-t-il ce petit farfadet ??? 2h après, retour dans ma chambre et toujours pas de bébé, le papa est revenu me rassuré mais il me manque trop ce bébé qui était encore dans mon ventre il y a peu. 3h après, le voilà enfin. C'est le plus beau, bien sur, et je suis soulagée de voir qu'il va bien.
15 mois après, j'y pense encore et il est hors de question que je revive cet enfer. Je n'ai pas souffert de mon accouchement mais mon fils, lui, a trop souffert. Quelle injustice. Pour mon nouveau lutin, j'accepte la souffrance pour que lui ne souffre pas trop. J'ai été trop passive de mon premier accouchement, il est hors de question que je le sois de nouveau. Je ressens au fond de moi un grand vide, une absence de quelque chose... il m'a manqué quelque chose lors de ce premier passage.